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Poussée par un vide, notre galaxie fonce à plus de 2 millions de km/h

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Notre galaxie, la Voie lactée

Photo : ESO / Serge Brunier, Frederic Tapissie

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

C'est un répulseur dipôle qui est responsable du déplacement de la Voie lactée à 630 kilomètres par seconde, montrent les travaux d'une équipe internationale d'astrophysiciens menée par Yehuda Hoffman, de l'Université hébraïque de Jérusalem, en Israël. Explications.

Un texte d'Alain Labelle

Cette découverte vient répondre à une énigme en astrophysique vieille de plus de 40 ans. Les scientifiques tentaient de comprendre ce qui cause le déplacement de la Voie lactée ainsi que sa direction. Elle fait la Une de la nouvelle revue Nature Astronomy (Nouvelle fenêtre) du groupe Nature consacrée aux sciences de l'Univers.

L'un des responsables du mouvement de notre galaxie est donc un immense vide qui exercerait une force de répulsion sur la Voie lactée. Ce « repousseur » contribue aux forces gravitationnelles qui nous font naviguer à près de 2,3 millions de km/h sur la toile cosmique, la structure suivant laquelle la matière s’organise à grande échelle, notamment sous la forme de filaments qui connectent des galaxies entre elles et séparent des vides.

Personne ne le ressent, mais notre petite planète est constamment soumise à plusieurs types de mouvements :

  • La Terre tourne sur son axe à la vitesse d'environ 1600 km/h;
  • Elle tourne autour du Soleil à 100 000 km/h;
  • Le Soleil orbite autour du centre de la Voie lactée à 850 000 km/h;
  • Notre galaxie navigue à près de 2,3 millions de km/h, soit 630 km par seconde.

Le « Grand attracteur »

Pour expliquer le déplacement de notre galaxie, les scientifiques se sont d’abord intéressés au rôle éventuel d'un excès de galaxies situées dans la direction générale de notre mouvement. Dans les années 1980, le suspect a été appelé le « Grand Attracteur », une région d'une demi-douzaine d’amas riches en galaxies à une distance de 150 millions d'années-lumière de nous.

Puis, l'attention a été portée sur une entité plus importante, toujours dans la même ligne de visée et directement derrière le Grand Attracteur : la Concentration d’amas de galaxies de Shapley, située à 600 millions d'années-lumière de nous.

Mais, au fil des ans, le débat s’est enlisé sur l'importance relative de ces deux attracteurs puisqu'ils ne pouvaient pas expliquer notre mouvement, d’autant qu’il ne pointe pas exactement dans la direction de Shapley comme cela devrait être le cas.

Cette cartographie des courants de matière (les flèches directionnelles) et des surfaces équipotentielles gravitationnelles (régions de l’espace « ressentant » la même attraction de gravitation - en vert et en jaune) permet, en visualisant son influence, de matérialiser la région du Dipole Repeller, ainsi que les nœuds et filaments de la toile cosmique (surfaces rouges et grises). La structure à grande échelle de notre Univers local est ainsi représentée. La flèche jaune est positionnée sur notr
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Cette cartographie des courants de matière (les flèches directionnelles) et des surfaces équipotentielles gravitationnelles (régions de l’espace « ressentant » la même attraction de gravitation - en vert et en jaune) permet, en visualisant son influence, de matérialiser la région du Dipole Repeller, ainsi que les nœuds et filaments de la toile cosmique (surfaces rouges et grises). La structure à grande échelle de notre Univers local est ainsi représentée.

Photo : Y. Hoffman, D. Pomarède, R.B. Tully, H. Courtois

C’est à ce moment que l’hypothèse d’une région sous-dense, un « vide » extragalactique, est alors apparue pour élucider ce phénomène.

« Si vous créez un vide dans une région de l'Univers, les éléments qui se trouvent en périphérie vont s'éloigner, car ils vont être attirés par d'autres régions sous l'effet de la gravitation. »

— Une citation de  Daniel Pomarède, ingénieur chercheur au CEA

Savoir où nous allons

Les astrophysiciens savent donc quelle voie suit notre galaxie, attirée par la lointaine concentration de masse Shapley et repoussée par le répulseur dipôle, une région faite de « rien », même pas de matière invisible, dont finalement on ne connaît pas grand-chose.

C’est pourquoi les astrophysiciens préparent maintenant des relevés ultrasensibles en optique, proche infrarouge et radio qui permettront de repérer les rares galaxies qui peuvent résider dans et autour d’un tel vide afin d'en approfondir notre connaissance.

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